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La télésanté largement implantée dans les GHT (Catel, FHF)

Le Catel et la FHF ont dévoilé leur rapport d'étude portant sur la télésanté en milieu hospitalier lors de SANTEXPO, le 8 novembre 2021 à Paris. Cette étude nationale sur le développement des usages visait à comprendre le niveau d'implication et d'intégration de la télésanté au sein des territoires.

Par Camille Boivigny. Publié le 23 novembre 2021 à 9h28 - Mis à jour le 22 mars 2022 à 15h07

Lancée au 2e trimestre 2021 par le Catel et soutenue par la FHF, il s’agissait à travers cette analyse de cartographier les usages pour définir les besoins territoriaux demeurant. L’enquête constitue une photographie du niveau de maturité des GHT (groupements hospitaliers de territoires) permettant d’identifier des axes d’optimisation pour favoriser la pérennisation d’usages récemment déployés. Il était également question d’évaluer le niveau de satisfaction desdits GHT, les bénéfices perçus et réels ainsi que la compréhension des niveaux de structuration des stratégies territoriales de télésanté.

Entre avril et juin 2021, la FHF a sondé via des questionnaires en ligne l’ensemble des référents télésanté et DSI des établissements de santé, en touchant les 137 GHT de France. Le Catel a analysé les résultats entre juillet et septembre 2021. Sur la centaine de questions posées, 56 réponses ont été collectées dont 51 se sont révélées exploitables. Ces dernières concernent 77 % des régions de France métropolitaine (hors pays de la Loire, Grand Est, Corse et Dom-Tom).

Les 5 enseignements de l’étude

Une dynamique généralisée centrée sur des actes réglementés

96 % des répondants déclarent exploiter des services télémédicaux au sein de leur organisation. Au point que la télésanté ne constitue plus un sujet d’expérimentation pour les établissements de santé, sans aller jusqu’à la qualifier de “pratique de routine”. 50 % des structures exploitent 5 services ou moins. Les structures déclarant le plus de services opérationnels (plus de 20) sont les CHU, CHR et CHRU. Leur déploiement apparaît toutefois relativement récent puisque 71 % des sondés évoquent une mise en œuvre opérationnelle depuis moins de 5 ans. Les principaux actes de télésanté déployés sont des actes bénéficiant d’un cadre de financement entré dans le droit commun.

Une facturation non systématique

60 % des répondants déclarent ne pas facturer l’intégralité des actes ou bien facturer des actes en adaptant la codification de la Cnam, et 53 % pour les actes de téléexpertise. C’est un “point sensible” réel pour les acteurs. De même que le cadre réglementaire., qualifié d’élément de “difficulté”. Plus de 90 % des participants pensent qu’un projet télésanté de territoire ne doit pas se faire sans impliquer la médecine de ville (65 %) ou la filière médico-sociale (77 %). Pour cela, 85 % des répondants indiquent s’appuyer sur leur ARS ou le GRADeS territorial.

Télésanté milieu hospitalier
Crédit : FHF & Catel

Un taux de satisfaction en demi-teinte

52 % des sondés s’estiment toutefois satisfaits voire très satisfaits quant à l’apport des services de télémédecine / télésoin. Ce pourcentage s’avère corrélé au niveau de maturité des établissements de santé en termes de recours à la télésanté et au niveau d’intégration des solutions dans les organisations et pratiques médicales quotidiennes. Les personnes interrogées ont néanmoins un sentiment de “ROI” très limité. 38 % estiment que l’utilisation de solutions de télésanté ne concernant pas l’ensemble des établissements de leur GHT et 61 % déclarent que ces services n’ont pas d’impact positif sur les coûts de fonctionnement des organisations.

Télésanté hôpital
Crédit : FHF & Catel

De la solution à l’outil

Les solutions de télésanté sont pour 71 % des répondants des outils aidant les professionnels de santé à améliorer leur organisation professionnelle. Les bénéfices des usages de services de télésanté sont à recherche dans la relation avec le patient, l’organisation des filières médicales, et les enjeux d’image des établissements.

Télésanté activité hospitalière
Crédit : FHF & Catel

L’humain avant tout

Le facteur humain constitue le principal facteur clef de succès des projets télésanté. Les conditions de réussite d’une généralisation de l’activité reposent entre autres la une “volonté forte des pouvoirs publics”. La pérennisation des usages doit selon l’étude “s’appuyer sur la mise en place ‘d’outils’ facilitant la définition et le pilotage d’une stratégie télésanté. 84 % des sondés estiment qu’une gouvernance dédiée est indispensable ou importante. 94 % déclarent leur intention de mettre en place une feuille de route. Outils de pilotage et plan d’actions de conduite du changement sont respectivement considérés comme l’un des plus forts enjeux (86 % et 92 %).

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